Le chagrin est toujours là et se résume en une phrase: "nous ne vieillirons pas ensemble".

Ma photo
Nom :
Lieu : Marseille, Provence, France

mardi, octobre 31, 2006

Ca va, ça vient

Décidément, le chagrin va et vient. Actuellement, je vis encore une sorte de phase d'anesthésie.

J'ai pas mal discuté avec mon médecin (un homéopathe extraordinaire) et il m'a dit qu'il fallait que j'accepte la façon dont ça s'était passé: sa longue maladie, sa souffrance, les traitements inutiles et douloureux, sa mort si pénible.
Dans le monde actuel, à une époque où les médecins ne voient que des maladies et des protocoles à mettre en place et non des êtres humains souffrants, ça ne pouvait pas se passer autrement.
Moi même, je n'aurais pu agir autrement que ce que j'ai fait, avec mon caractère, le sien, la vie qui va et nous laisse rarement le temps de nous poser et de réfléchir à nos actions.
Bien sûr, j'ai fait ce que j'ai pu avec ce que je suis et ce dont je suis capable. Je pense avoir fait tout ce qui était en mon pouvoir, mais on a tendance à se reprocher toujours de ne pas en avoir fait assez.

Je me sens plus paisible aussi d'avoir eu le courage d'écrire une lettre au directeur de la clinique pour lui dire ce qui s'était passé, surtout le jour de sa mort, avec cette impression que j'ai eu que personne ne l'avait et ne m'avait pris au sérieux. Que nous étions traité comme quantité négligeable par tout le personnel soignant (du plus "grand" au plus "petit"). Je ne pense pas que cette lettre servira à quelque chose, mais au moins je l'ai fait, je l'ai dit, ce n'est pas resté comme un poison dans mon coeur.

samedi, octobre 28, 2006

Tout ...

... me le rappelle, chaque geste que je fais dans la maison.
Quand je prends une serviette de toilette dans l'armoire, je me souviens quand je lui préparais sa valise pour ses séjours à l'hôpital.
Quand je monte dans la bagnoire, je me souviens combien il avait du mal à y monter les derniers temps et la toute dernière fois, ça avait même été une vraie expédition.
Quand je mets la table pour manger, je dois me souvenir de ne mettre que deux assiettes. Et je me souviens aussi les derniers jours quand il ne pouvait plus se lever et que je lui préparais son repas qu'il mangeait sur un plateau dans son lit. En lui coupant sa viande, car il ne pouvait plus se servir de son bras gauche.

Je trie des papiers et je tombe sur les versements de sécu qui correspondent à ses divers séjours à l'hôpital pour ses opérations, sur des papiers où il y a son écriture, sur la facture du centre de vacances où nous avions passé une semaine en été 2003, une semaine parfaite, juste avant sa première grosse opération, juste avant qu'on découvre son premier cancer.

Je sais qu'il est trop tôt pour que tout ça ne me fasse pas souffrir. Après tout ça ne fait même pas un mois qu'il est mort. Comment puis-je seulement encore admettre son absence définitive?


jeudi, octobre 26, 2006

Fontaine

Selon la chanson de Brassens, celui (celle) qui a besoin d'eau n'aurait pas à chercher de fontaine, il lui suffirait d'aller remplir son seau aux larmes d'Hélène.
En ce moment il (elle) pourrait aussi bien venir chez moi, j'en verse des litres.


Nous ne vieillirons pas ensemble

Je n'imaginais pas que nous ne vieillirions pas ensemble. Je pensais bien qu'il mourrait avant moi: plus âgé et, en règle générale, les hommes vivent moins vieux que les femmes. Mais que ça soit si proche, non, je ne l'imaginais pas. Je nous voyais déjà, à la retraite, faire des trucs ensemble que nous n'avions pas pu faire en activité. Quitter Marseille peut-être, vivre à la montagne.

A un moment quand je devais tout assurer: le travail, la maison, ma fille et sa maladie, je n'en pouvais plus parfois et je souhaitais me retrouver comme à l'époque où j'étais célibataire et responsable seulement de moi-même et un ou deux chats.

Maintenant, je suis en train d'aller vers cette situation à nouveau. Mon homme n'est plus là et ma fille a de moins en moins besoin de moi. Elle vit sa vie plus avec ses amies qu'avec moi. Et c'est normal, c'est dans l'ordre des choses.

Alors, je vois devant moi, un âge mûr et une vieillesse solitaire. Je ne sais pas si ça me fait peur. Ce qui est sûr, c'est que je n'en ais pas envie. J'ai envie d'être avec lui, de continuer à partager des choses avec lui.


mercredi, octobre 25, 2006

Chagrin

La phase "anesthésie" n'a pas durée longtemps. Deux jours seulement. Je me retrouve face à la douleur.
Dès que mon esprit n'est pas occupé par quelque chose, je revis les derniers moments et je pense à toute la souffrance qu'il a vécu et les larmes me montent aux yeux, n'importe où, n'importe quand.

J'essaye de m'occuper toute la journée. Heureusement j'ai plein de trucs à faire, mais il y a des vides quand même dans une journée.

Je redoute le moment où je vais devoir retravailler. Je n'ai pas un boulot qui occupe l'esprit et je crains de trop gamberger pendant toutes ces heures.

lundi, octobre 23, 2006

Illusions

Il me semble que c'est l'homme malade, faible et souffrant qui est mort. L'homme en bonne santé et plein de forces va revenir un jour.


samedi, octobre 21, 2006

Aider

Tout à l'heure en rentrant chez moi, il y avait sur le parking, un jeune homme assis sur une borne (une grosse borne qui est censée empêcher les véhicules d'emprunter le chemin piètonnier). Il avait deux béquilles et m'a appellé pour que je vienne l'aider.
J'ai eu un peu de mal à comprendre ce qu'il voulait car son élocution était difficile. Il voulait simplement que je l'aide à se lever en le soutenant sous le bras gauche. Ce que j'ai fait, bien sûr.

Depuis toujours je suis celle à qui on demande des renseignements (que je donne dans la mesure de mes capacités). Je dois avoir une tête à ça.

Depuis quelques temps, je me sens de plus en plus concerné par les gens et j'apporte mon aide dès que je peux, spontanément:
-Un vieux monsieur qui a du mal à se tenir debout attend à l'accueil d'un service d'hôpital, je vais lui chercher une chaise
-Dans le même service, une dame qui vient de subir une chimio, a du mal à remettre ses bracelets, je l'aide à le faire

Ce sont les deux derniers exemples qui me viennent à l'esprit, mais il y en a d'autres.

En fait, ça me vient plus facilement depuis que j'ai laissé ma timidité de côté. Avant j'avais aussi envie de faire ça, mais je n'osais pas aborder les gens, j'avais peur d'être ridicule. Et j'ai de plus en plus envie d'aider.

Le bénévolat dans des associations humanitaires? Je ne sais pas. Peut-être. C'est une idée qui mûrit, va-t-elle arriver à maturité ou non? On verra ça.

Sa voix

Je regrette de ne pas avoir enregistré sa voix. J'ai son image, mais pas sa voix. J'y ais pensé la dernière semaine quand j'ai su que c'était fini. Mais je ne voulais pas de cette voix là. Elle avait changée, ce n'était plus la même. Elle était plus sourde, pâteuse, embarassée, ce n'étais plus sa voix.

J'ai encore l'impression qu'il va revenir. Mon intellect sait que ce n'est pas possible, mais mon coeur ne l'accepte pas. Je sais que c'est à la longue que je vais finir par accepter et que c'est un moment où je vais souffrir à nouveau comme au début.

jeudi, octobre 19, 2006

Nouveau stade

J'ai l'impression d'en être à un nouveau stade dans le deuil. J'appellerais ça: le stade de l'anesthésie.

Ce n'est pas que je ressente plus rien, c'est que c'est devenu très atténué.
En fait, je m'efforce de ne plus penser aux derniers instants, aux derniers mois et même aux dernières années. Tout ce qui s'est passé de si pénible et douloureux pour lui surtout et pour nous aussi.

Je m'étourdi d'activités. Je fais ce qu'il souhaitait que nous fassions ensemble: un tri et un rangement général dans la maison. Le reste du temps, j'essaye d'occuper mon esprit en lisant, en répondant aux personnes qui m'ont écrit, en faisant tous les papiers administratif qu'entraine ce genre de situation.

Je sais que ça va se réveiller un jour et que ça va faire mal à nouveau. En attendant, je profite de ce petit répit.

mercredi, octobre 18, 2006

Bouffée de haine

Tout à l'heure, j'amenais ma fille chez l'orthodontiste et sur le chemin, je vois dans la voiture derrière moi, le médecin qui a "soigné" mon mari.
Vous savez, celui qui ne nous a pas dit la gravité de son état jusqu'au dernier moment, celui qui m'a endormie avec de belles paroles jusqu'à la fin, celui qui n'a même pas eu la décence de me passer un coup de fil depuis sa mort pour des condoléances, alors que des personnes qui ne connaissaient pas mon mari me les ont présenté.
J'ai eu une bouffée de haine, là, dans la voiture. J'avais envie de sortir et d'aller lui dire ce que je pensais de lui. Je ne l'ai pas fait. D'abord parce que ma fille était là. Elle me disait: "calme toi, maman". Et puis, encore une fois ce n'est pas mon genre. Je crois que je n'aurais même pas pu parler. Les mots ne seraient pas sortis et ça aurait été plus ridicule qu'efficace.
Je suis encore un peu sous le choc.

lundi, octobre 16, 2006

La douleur de l'absence

Il y a le chagrin, il y a la colère, mais je sais, qu'à la longue, va s'installer quelque chose de plus souterrain, de plus pernicieux: la douleur de l'absence.

Nous avions l'habitude, ma fille et moi, qu'il ne soit pas là pendant de longues périodes. Pendant ses séjours à l'hôpital ou en maison de convalescence. Mais il y avait le téléphone plusieurs fois par jour et nous allions le voir, tous les jours, selon la distance ou au moins le week-end.

Tandis que, maintenant, il n'y a plus rien. Ni sa voix au téléphone, ni sa présence quelques heures dans la journée ou un week-end entier.

Depuis des années déjà, je devais assurer seule l'essentiel de l'entretien de la famille et de plus en plus, au fur et à mesure de l'aggravation de sa maladie. Et m'occuper de lui par dessus tout ça, mais ce n'est pas l'aide qu'il pouvait m'apporter encore selon ses faibles moyens qui va me manquer, c'est sa présence.

dimanche, octobre 15, 2006

La colère

Jusqu'à hier c'était le chagrin qui dominait et depuis hier c'est la colère.

Ils ne l'ont pas laissé tranquille jusqu'à la dernière minute. Ils l'ont fait souffrir et harcelé avec leurs traitements pour rien, pour le "prolonger" soi disant. Il me disait: "je ne veux pas qu'ils s'acharnent sur moi" et pourtant c'est ce qui est arrivé.
L'ont-ils seulement prolongé? Et dans quel état de souffrance!

Cette colère m'empêche de me reposer. J'ai l'esprit qui fonctionne en permanence et n'arrive pas à débrancher. Je voudrais leur dire ce que je pense d'eux, mais je sais que je ne le ferais pas. Ce n'est pas mon genre. Et il n'aurait pas aimé que je le fasse.

Il faudra pourtant bien que je la sorte cette colère, sinon elle risque de m'empoisonner longtemps.

Il va falloir ...

Il va falloir vivre sans lui.

Il va falloir vivre sans penser: "je vais lui en parler", 'je vais lui demander son avis", "nous allons faire ça", "est-ce qu'il va bien".

Il va falloir s'habituer à ne plus entendre sa voix douce.

Il va falloir s'habituer à ne plus carresser sa peau.

Il va falloir s'y faire: ne plus voir son corps, ne plus l'entendre et même, ne plus se disputer avec lui.


mercredi, octobre 11, 2006

Journal d'un deuil



BLOG EN DEUIL





dimanche, octobre 08, 2006

A bientôt

Cher (rare) lecteur(trice), je ferme provisoirement ce blog. Enfin, je dis "provisoirement", ce sera peut-être définitif, j'en sais rien.

Pour l'instant, j'ai d'autres soucis en tête et ni l'envie, ni vraiment le temps de m'en occuper.

Alors, à bientôt.

mardi, octobre 03, 2006

Putain de saloperie de cochonnerie de métastases de merde à la con!!