Le chagrin est toujours là et se résume en une phrase: "nous ne vieillirons pas ensemble".

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Lieu : Marseille, Provence, France

vendredi, mars 16, 2007

La demi tonne

J'ai beaucoup souffert dans mon enfance de ma corpulence. La "demi tonne" c'est le surnom que me donnait mon cousin. On imagine à quel point ce doux nom devait enchanter la petite fille hyper sensible que j'étais.

En fait, je n'ai commencé à grossir que vers l'âge de 8/9 ans. J'ai des photos qui datent d'avant cette époque où j'étais plutôt filiforme. Ma mère m'a dit: "tu ne mangeais rien à l'époque, j'étais obligée de me battre pour te faire manger".

Connaissant ma mère et ses réactions maintenant face à la nourriture et imaginant bien qu'elle devant agir ainsi lorsque nous étions jeunes, mes soeurs et moi, je pense que son long travail de sape a dû alors commencer à porter ses fruits. Elle a toujours aussi associé "chagrin=>on mange pour se consoler".

Comment voulez vous que, dans ce contexte et ayant de plus, héréditairement, tendance à stocker, je n'ai pas été en surpoids dès la préadolescence?

Mon cauchemar tous les soirs en rentrant du collège c'était de passer par une rue où je croisais les garçons sortant du collège des garçons (pas de mixité à l'époque) et essuyais leurs moqueries.
J'étais encombré par mes trop gros seins et j'en avais honte aussi. Lorsque nous allions en vacance dans le village famillial, je passais plusieurs jours à me cacher avant de me décider à aller jouer avec les autres enfants. Et c'était toujours avec réticence. Sur le qui vive, craignant à chaque instant la réflexion qui démolirait mon fragile équilibre.

A partir de l'âge de 18 ans, j'ai commencé la spirale infernale des régimes où on perd 15 kilos et on en reprend 20 aussitôt. Je ne sais combien de fois j'ai maigri ... et regrossi ensuite avec usure.
La dernière en date, c'est après ma grossesse: perdu 17 kilos, repris 25.

Aussi quand un médecin me parle de perdre du poids, je dis non systématiquement. Je sais que j'ai trop de poids. Que ça me pose des problèmes dans ma vie quotidienne, mais refaire encore une fois la même chose, non merci, j'ai assez donné.

5 Comments:

Anonymous Anonyme said...

La dictature de l'apparence... Surtout pour les filles, et a fortiori pour les petites filles, c'est quelque chose de très difficile à vivre. Je n'ai jamais eu de problème de poids, mais je pense comprendre ce que tu as ressenti. J'étais très laide, avec le visage projeté en avant. On m'appelait "gueule de singe", "Chita"... À la cantine, je ne mangeais pas de bananes, tu devines pourquoi. Alors que c'est l'un des seuls fruits que j'aime.
Par dessus le marché, on m'appelait aussi "Bordel". La totale, quoi. Et après des tas d'éducateurs à la noix ont essayé de comprendre pourquoi j'étais asociale et agressive. Ben tiens.

C'est évidemment pour ça que je prends la mouche dès que l'on aborde le thème de la "féminité" (toujours associé à celui de l'apparence physique, tu as dû remarquer). Et que je suis si sensible à la notion de "différence". Quand tu es une femme, moche de surcroît, et qu'en plus tu tentes de te servir de tes neurones, tu passes ta vie à te battre contre une ségrégation de chaque jour. Pour trouver du boulot, pour avoir un salaire, pour jouer un rôle dans la société, pour avoir des amis (il faut bien commencer par parler au départ, et quand tu as une gueule de singe... on te parle pas. Pareil si tu es grosse. Et alors quand tu commences à vieillir...).

Bon bref, je m'emballe. On a la chance de ne pas être noires, ni handicapées. Donc il reste de l'espoir... (attention, pour ceux qui lisent ceci et qui ne me connaissent pas, c'est du second degré, hein... un peu lourd certes, mais quand même).

DB_et_voilà_chuis_énervée

samedi, mars 17, 2007 12:02:00 AM  
Anonymous Anonyme said...

Uma, pour moi ça a été exactement l'inverse de toi... enfin les même compexes mais à l'envers. J'étais magrichonne 45kg à 20 ans( aujourd'hui je fais attention pour ne pas prendre 10kg en 1 mois comme ça m'est déjà arrivé), et plate (je le suis toujours , mais avec les années je me suis fait une raison). D'ailleurs les garçons de l'école lorsque j'avais 15 - 16 ans m'avaient offert du fromage " Boursin" comme quoi la délicatesse est valable dans les 2 sens à cet âge-là.

Ma crainte en ce moment est que ma fille qui a à peu près la même corpulence que moi à son âge, bien qu'elle soit de 10cm + petite que moi, subisse ces regards méchants et souffre comme j'ai souffert de tout ça.
J'essaie depuis plusieurs années de la valoriser, et grâce à la danse, qu'elle pratique depuis près de 10ans, elle est bien mieux dans son corps que moi à son âge. Pourvu que ça dure et qu'elle arrive à continuer, comme elle le fait maintenant, à s'intégrer toujours grace à sa personnalité et non à son apparence. Elle va démarrer fin août prochain ( elle aura 14 ans) le 2ème cycle de ses études, et il va falloir jouer des coudes!
Rien n'est facile finalement

Biz

Aquar-elle

samedi, mars 17, 2007 12:16:00 PM  
Blogger Umanimo said...

J'avais fait un long commentaire, mais j'ai de gros problèmes de connexion avec blogger (qu'est-ce qui m'a pris de passer à la nouvelle version!!!) et je l'ai perdu.
Pas le courage de le retaper.

UMA

samedi, mars 17, 2007 3:08:00 PM  
Anonymous Anonyme said...

J'ai eu souvent l'occasion de m'interroger sur le sentiment qu'inspirent les gros, car j'en ai fréquenté pas mal. Par exemple, c'est sur leur conseil que je ne parle plus de "surcharge poondérale", "d'obésité" qui semble-t-il, sont insultants. j'ai compris que le régime ne sert à rien, tant que la tête est en souffrance. Ce mot est totalement malvenu. J'ai même appris qu'on peut être gros et heureux, ce qui m'explique mieux mon adoration de papoose pour les grosses doudous africaines.
Chez les gosses, ça va très vite, le gros est dominant : il frappe, il est fort, il fait peur.
Le gros est dominé : sa peur, sa vulnérabilité sont évidentes et excitent les sadismes. J'ai remarqué que les sadiques les plus acharnés sont ceux qui ont un problème avec leur sexualité.
Ce que les enfants vivent sans grands tabous est mieux caché chez les adultes. Mais demeure.
L'intolérance est le fruit de la souffrance.
Ca n'excuse rien, mais si ça peut expliquer...

dimanche, mars 18, 2007 12:56:00 PM  
Anonymous Anonyme said...

Bonjour,

Je m'appelle Shirley, je suis journaliste et je vosu écris car je rcehrche pour un émission de débat des personnes attirées par les gros et au contraire des personnes qui ne les supportent pas
Si cela vous intéresse de venir en discuter lors d'un débat télévisé, contactez moi au 01.53.84.30.45 ou skleinmann@reservoir-prod.fr
A bientôt,
Shirley

lundi, octobre 08, 2007 3:06:00 PM  

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