Le chagrin est toujours là et se résume en une phrase: "nous ne vieillirons pas ensemble".

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Lieu : Marseille, Provence, France

lundi, février 26, 2007

Comment se rendre totalement ridicule et y survivre

Je vais rapporter ici ce qui m'est arrivé dans le genre: "plus stupide que moi, tu meurs". Je n'en suis pas morte, donc il faut croire qu'il doit y avoir plus stupide.
J'ai une (petite) excuse, j'étais jeune. Pas très très jeune (21 ans), mais suffisamment, surtout pour moi qui n'ai mûri que très tard (comment ça, je ne le suis pas encore??).

Donc, cette année là, je devais aller en Angleterre, dans un petit port de Cornouaille, Falmouth, pour un échange d'étudiant. Un élève de l'école des Beaux-Arts de Falmouth était venu à Marseille au deuxième trimestre de l'année scolaire et moi, j'allais à Falmouth pour le troisième trimestre.

Me voila donc partie, avec mes bagages, d'abord en train de Marseille à Calais, puis de là, à Londres où je devais prendre un autre train de Londres à Falmouth. C'est à partir du moment où je suis arrivée à Londres que ça a commencé à m***er. J'ai d'abord fait tout le tour de la ville par le métro, la ligne circulaire parce que je ne l'ai pas prise dans le bon sens.
Bon, j'arrive tout de même à la gare. Je sais déjà que je n'ai pas de train pour Falmouth jusqu'au lendemain matin. Je me mets en quête d'un "bed and breakfeast" pour passer la nuit. Une fois installée dans la chambre, je vais à la gare pour prendre mon billet, me disant que c'est toujours ça de moins que j'aurai à faire le lendemain matin.
Là, à la gare, je comprends que, non, en fait, il y a bien un train pour Falmouth ce soir, dans pas très longtemps. Je me dis: "zut, c'est con de payer une nuit d'hôtel, alors que je pourrais prendre ce train là".
Après avoir pris mon billet, je retourne dare-dare à l'hôtel, explique au monsieur que finalement j'ai un train ce soir. Il accepte de me rembourser et me voila repartie à toute vitesse à la gare, après avoir rassemblé mes bagages.
J'arrive au train, m'installe à côté d'un gentleman, très anglais dans son allure. Tout d'un coup: "merde, mon billet!" Et que je le cherche dans mon sac, partout, pas de billet. Crotte, pas de billet, j'ai dû l'oublier à l'hôtel. Mais le train va partir dans peu de temps, même si l'hôtel n'est pas loin, je n'aurai pas le temps de le récupérer.
Je m'adresse alors au gentleman d'à côté et lui explique tant bien que mal mon problème. Il veut bien m'aider et nous partons à la recherche du chef de train pour lui demander de retarder un peu le départ, le temps que je fasse un saut à l'hôtel récupérer mon billet. Au moment où nous le trouvons et où le monsieur très chic lui raconte ce qui m'arrive, je mets la main dans la poche de mon manteau et y trouve ... OUI ... vous avez deviné: mon billet de train.
Je sors donc celui ci de ma poche et le montre aux deux hommes qui me regardent avec un sourire un peu crispé. "Ah, les femmes dit le gentleman, elles sont toutes comme ça!"

Bon, me voila à nouveau dans mon train, qui part enfin vers Falmouth. Mais l'histoire n'est pas fini. Pendant le trajet, je me rends compte aux conversations qui se tiennent autour de moi que, non décidément, ce train là ne va pas jusqu'à Falmouth ce soir, j'avais mal compris. Seulement jusqu'à Truro qui est à une trentaine de kilomètres. Une paille! Comme ça fait déjà près de 24 heures que je voyage depuis Marseille et que je suis à bout de fatigue et de nerfs, je me mets à pleurer.
Personne ne fait attention à moi, heureusement.

A la gare de Truro, je demande à l'employé qui ramasse les billets à la sortie où il y a un téléphone. Comme je ne me vois pas passer la nuit dans Truro, je pense à téléphoner au directeur de l'école pour lui demander de venir me chercher.
En m'entendant demander ça et voyant sans doute ma mine complètement paumée, un couple qui était venu chercher leur fils à la gare et qui passe par Falmouth, me propose de m'accompagner. Je passe néanmoins mon coup de fil pour avertir que j'arrive et le directeur donne à ces gens l'adresse où il faut me déposer. Il est 11 heures du soir.

J'arrive enfin à Falmouth, vers 11 heures 30 et je réveille la dame qui s'occupe de l'hébergement des étudiants pour qu'elle me conduise à ma chambre.

Et voila mon Odyssée se termine. Les anglais sont vraiment gentils et serviables pour la plupart. Du moins ils l'étaient à l'époque. Et ils ont eu pitié de cette pauvre petite gourde française qui accumulait les co***ies.

5 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Etre ridicule, ce n'est pas un problème.
A condition de faire disparaître tous les témoins.

lundi, février 26, 2007 8:52:00 PM  
Anonymous Anonyme said...

hahah! je crois que j'aurai pu faire pire!!!

mercredi, février 28, 2007 7:35:00 AM  
Anonymous Anonyme said...

Mmmh, ce n'est pas si méchant, je trouve, mais bon, je ne l'ai pas vécu, ça devait être assez sanglant! Une pensée, tiens, je ne suis pas une gentleman, mais si quelqu'un cherche un truc, je dis d'abord "tu as bien regardé dans ton sac/tes poches/ta cervelle?" quitte à récolter un regard noir. Ensuite, si quelqu'un est dans une position ridicule, en effet, en état de fragilité, je la rassure, ou fait celle qui n' a rien vu, selon le besoin en face.
D'une certaine façon, je considère que le ridicule n'est pas une état de fait, car tout le monde fait des erreurs, mais un sentiment qui parle de fragilité.

jeudi, mars 01, 2007 12:18:00 PM  
Blogger Umanimo said...

qintescent: rappelle moi de ne jamais être le témoin d'une de tes maladresses.

mae: vraiment? Pourtant je trouve que j'ai fait fort là dans le genre accumulation en peu de temps.

ardalia: en fait le pire dans l'aventure, c'est le nombre de personnes que j'ai dérangé: le monsieur du train, le chef de train, le gérant de l'hôtel, le couple qui m'a ramené, le directeur de l'école et l'intendante que j'ai réveillé. 7 personnes, c'est déjà un bon record.

UMA

jeudi, mars 01, 2007 5:24:00 PM  
Anonymous Anonyme said...

^_^ Ton histoire n'est pas si ridicule, je suis certaine que j'aurai fait bien pire !

vendredi, mars 25, 2011 8:58:00 PM  

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