Le chagrin est toujours là et se résume en une phrase: "nous ne vieillirons pas ensemble".

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Lieu : Marseille, Provence, France

vendredi, février 23, 2007

Signalement

Tiens, voilà longtemps que je n'ai pas fait le coup de "je me souviens". Ce souvenir là est beaucoup moins ancien que les souvenirs que j'ai évoqués déjà dans ce blog.
Il date des années où ma fille était en primaire. Je faisais alors parti d'une association de parents d'élèves et j'assistais aux réunions qui se tenaient à l'école le samedi matin.
Ce jour là on évoquait un incident qui avait fait beaucoup parler parmi les parents.
Voilà d'abord l'histoire:

Elle concerne une maman qui faisait aussi parti de l'association depuis de nombreuses années. Elle avait deux filles scolarisées toutes les deux depuis plusieurs années aussi dans l'établissement. Une grande qui était déjà en fin de primaire et une petite qui était en dernière classe de maternelle. Un matin l'institutrice de sa deuxième fille (qui était aussi directrice de l'école) aperçoit sur le front de celle-ci une bosse. Elle demande à l'enfant (5 ans): "qu'est-ce que c'est?" La gosse lui répond: "c'est maman qui m'a fait ça". Elle ne fait ni un ni deux, elle met en branle un processus de signalement, sans en parler seulement à la maman pour connaitre sa version des faits.
Dès le lendemain la maman est convoquée devant le médecin scolaire qui lui demande de déshabiller l'enfant pour voir si elle n'a pas de traces de coups ailleurs.

La maman, qui est du genre assez nerveuse et un peu grande gueule, fait ce qu'on lui dit sans moufter. Mais une fois sortie, elle commence à faire un scandale auprès des autres mamans, membre de l'association aussi et ses amies. Elle est indignée qu'on ait pu ainsi à la fois croire qu'elle battait sa fille et faire un signalement sans l'entendre auparavant.
Comme je la connais je discute avec elle et elle m'explique ce qui s'est passé. En fait la gamine est un petit démon sous des airs d'ange. Le jour de l'incident, elle ennuyait sa soeur qui essayait de faire ses devoirs. La mère la prend par le bras et tente de faire sortir la gosse de la chambre de sa soeur. Elle se débat et réussi à faire lâcher sa mère. Mais vu qu'elle tire de son côté elle part d'un coup et se tape la tête sur le chambranle de la porte. Dans sa tête d'enfant, si elle a cette bosse c'est la faute de sa mère, d'où sa réponse à la maitresse.

Donc nous nous retrouvons à cette réunion (la maman en question n'est pas là) et avant que nous ne commencions à parler d'autre chose, la directrice vient nous parler de cet incident pour "faire taire les rumeurs" selon elle. Elle raconte donc ce que je vous ai dit au début. Elle rajoute qu'elle a aussi signalé au médecin scolaire la réaction indigné de la maman et elles en concluent toutes les deux que si la maman a cette réaction c'est qu'il y a anguille sous roche.

Sur mon siège, je me sens bouillir. Je pense: "cette maman est connue depuis longtemps, il n'y a jamais eu de problème avec ses enfants, ni la grande ni la petite qui sont dans cette école depuis des années et au vu d'une simple bosse (qu'elle avait d'ailleurs depuis deux jours quand l'instit s'en est aperçu) et d'une réponse enfantine, on enclenche immédiatement le processus de signalement et de plus on entretient la rumeur avec les termes anguille sous roche".

Lorsque la directrice demande si personne n'a quelque chose à dire et que je vois que les "amies" de la maman ne réagissent pas, je ne peux m'empêcher d'ouvrir ma grande gueule. J'interviens donc dans ces termes.

Je commence par dire qu'à la place de cette maman j'aurais probablement réagit de la même façon, en m'indignant. Que j'entends parler de processus de signalement et que je préférerais entendre parler de relations humaines. Qu'il aurait peut-être fallu entendre d'abord la maman avant d'en arriver là, surtout que cette maman est connue et qu'il n'y a jamais eu de problème avec ses enfants. Et qu'il était toujours temps de faire un signalement si ça se reproduisait.

Elle me répond que je ne sais pas de quoi je parle (merci le mépris) et qu'attendre un deuxième incident c'est parfois trop tard.

Bon, je veux bien qu'il puisse y avoir parfois des cas où il y a urgence, là, ça ne semblait pas le cas du tout. Au moins entendre la version de la mère avant. Mais pour cela il aurait fallu que cette directrice d'école soit capable de communiquer avec les parents autrement que sur le mode agressif, ce qui n'était pas le cas.

Donc ce que j'ai retenu surtout de ça, c'est le manque de communication de cette femme qui s'est retranchée derrière un processus par peur d'avoir à affronter un parent.
L'autre chose que je retiens, c'est la lâcheté des soi-disant amies de cette maman qui n'ont rien dit, alors qu'elles la soutenaient devant elle.
Et enfin de la rapidité avec laquelle on peut propager une rumeur et surtout la façon dont on peut interprêter une réaction (elle s'indigne, donc c'est qu'elle a quelque chose à se reprocher).

6 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Ah oui, "il n'y a pas de fumée sans feu", bien sûr.
Ce que j'en tire, c'est qu'il n'y rien de tel que le quotidien pour faire surgir les facettes les plus noires, celles qui n'ont l'air de rien.
J'espère juste que tout cela s'est "bien" terminé...

vendredi, février 23, 2007 10:33:00 PM  
Blogger Umanimo said...

"Il n'y a pas de fumée sans feu". Aucune phrase ne me dérange autant que celle là. Quand j'entends quelqu'un la prononcer, quelles que soit les circonstances, je pense tout de suite à la rumeur infondée qui se nourrit d'elle même.

Oui, ardalia, ça s'est "bien terminé" dans la mesure où il n'y a pas eu de suite. Quelle suite aurait-il pu y avoir d'ailleurs, vu qu'il n'y avait pas de problème?
Par contre, la maman a eu du mal à s'en remettre. Ça a été une blessure pour elle.

UMA

samedi, février 24, 2007 8:36:00 AM  
Anonymous Anonyme said...

un manque de psychologie et de diplomatie, un manque de confiance en soi aussi, cette directrice ferait mieux de reflechir avant d'agir, c'est sûr.

samedi, février 24, 2007 12:38:00 PM  
Blogger Umanimo said...

mae: c'est tout à fait ça. Je ne sais pas si elle est toujours directrice de cette école, mais ce qui est sûr c'est que ses relations avec la majorité des parents se passaient plutôt mal.
Hélas, je pense que l'incident en question n'a pas changé sa façon de voir. Je dirais même au contraire.

Je vois là aussi une sorte de rigidité qui fait qu'on interprête les évènements de façon à ne pas se remettre en cause. Elle aurait pu se dire: "ah, zut, c'est vrai, j'aurais peut-être dû ...".
Non, ce qu'elle s'est dit, c'est: "si cette maman réagit comme ça, c'est qu'elle a quelque chose à se reprocher".
Elle ne s'est pas non plus mise elle même à la place de l'autre (elle a une fille du même âge que la mienne), ce que j'ai fait moi en me posant la question: "si on avait agit comme ça avec moi, quelle aurait été ma réaction?"

Mais il est vrai que dans sa tête, l'autre était déjà coupable sans avoir seulement été entendue.

UMA

samedi, février 24, 2007 1:31:00 PM  
Anonymous Anonyme said...

Uma : pas grave que pour la mère... J'ai été témoin involontaire d'une "affaire" du même genre où on a confondu eczema et brûlures de cigarette, ça a été plus loin puisque la maman a passé une nuit au poste, le petit garçon était donc au courant, et la relation de confiance avec sa mère a été sérieusement abîmée...

dimanche, février 25, 2007 10:27:00 PM  
Blogger Umanimo said...

Terrible ce que tu dis anna.
Ne pas se rendre compte qu'un enfant a des problèmes est grave, mais dans l'autre sens, ça l'est tout autant.

UMA

lundi, février 26, 2007 12:39:00 PM  

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