Les cagettes maniaques

On dit que je suis maniaque. Il faut croire que je déteinds aussi sur mon entourage, même inanimé. Sur un de mes balcons je stocke quelques cagettes en plastiques qui me serviront à ranger des trucs dans ma cave.
Je les stocke ainsi, les grandes du côté droit et les petites du côté gauche.


Or quand il y a du vent, les grandes qui sont plus légères (et puis le vent doit pousser de leur côté), vont du côté gauche ... mais pas en vrac, pas n'importe comment: elles se retournent et s'alignent bien droit perpendiculairement aux petites.


Ca fait déjà deux fois que ça arrive.

C'est pas fou, ça?

Il y a quelque jours ...

... dans une note, j'ai dit que je n'avais pas enregistré le son de sa voix. Ce n'est pas tout à fait exact. En regardant une petite vidéo que j'avais faite l'été 2005 avec mon appareil photo, je me suis rendu compte que j'avais enregistré sa voix sans le vouloir vraiment.
Je filmais mes poissons en train de frayer et il a parlé à plusieurs reprises. Peu de mots, mais ça suffit pour qu'il y ait le son de sa voix.
Ca m'a fait tout drôle. J'ai encore plus de mal, quand je l'entends ainsi, de croire à sa mort.

Je n'ose plus ...

... faire une note en ce moment. Ca tourne toujours autour du même thème: il me manque, il me manque, il me manque.

Ne plus pouvoir lui parler des petites choses dont nous discutions tous les jours, des voisins, du courrier que nous venions de recevoir, des projets que nous avions pour la maison, de ce qui se passait au boulot, de notre fille.
Ne plus le toucher. Simplement le toucher, toucher ses mains, si grandes, si fortes, si chaudes. Masser ses jambes ou son dos quand il avait mal. J'aimais ses épaules, ses épaules rondes.
Ne plus faire ces petites choses que je faisais pour lui: lui préparer son plateau, lui apporter ses médicaments, lui installer son ordinateur pour qu'il joue ou qu'il regarde un film. Quand il n'a plus pu se lever, il me disait que les informations de la télé lui manquaient et il voulait s'acheter une clé usb TNT pour avoir la télé sur son ordinateur.

Papa Noël

Apporte moi un homme petit et bien en chair, cheveux noirs raides, yeux sombres, de grandes belles mains, de belles jambes. Même toujours malade, je prends.

Drôle de courrier

Ce matin j'ai trouvé dans ma boite une lettre envoyé par la clinique où mon mari est mort. Intriguée, je l'ouvre et y trouve ... un chèque ... de 80 euros, comme ça sans rien d'autre, sans rien d'écrit dessus, au nom de mon mari en plus, alors que ses comptes sont bloqués. Sur l'enveloppe par contre comme destinataire "famille de M. ... son prénom et son nom".

Vous souvenez vous que j'ai écris un courrier au directeur de la clinique pour lui expliquer ce qui s'était passé. J'en parle dans cette note.

Alors, je me pose des questions: C'est quoi ce chèque? A-t-il un rapport avec ma lettre? Pourquoi n'y a-t-il aucune explication?

Il est bien évident que je ne vais pas encaisser cet argent (d'ailleurs, je ne peux pas, c'est à son nom). Je vais les appeler lundi et leur demander de quoi il retourne.

Dedans, dehors

Il y a des gens qui n'aiment pas rester enfermé, que ce soit chez eux ou ailleurs. Ils aiment le grand air, être dehors.

Moi c'est plutôt le contraire. J'aime être dedans, chez moi principalement, mais même simplement à l'intérieur d'un bâtiment. Au boulot et ça depuis toujours, je ne sors pas entre midi et une heure. La plupart de mes collègues de travail aiment manger dehors dès qu'ils(elles) le peuvent. Moi non.
Pourtant c'est sympa. Il y a des tables sous les pins, en été on peut se mettre à l'ombre et d'autres où on peut rester au soleil quand il faut moins chaud. Mais ça ne me vient pas, je n'en ais pas envie.

J'ai toujours été plus ou moins comme ça, mais en vieillissant ça "s'aggrave". Et j'aime l'hiver parce que justement c'est l'occasion de rester chez soi sans culpabiliser. J'aime aussi plutôt les activités d'intérieur que d'extérieur. Encore que certaines activités peuvent se pratiquer aussi bien dedans que dehors. J'aime lire par exemple et on peut lire aussi, assis à l'extérieur.

Ma reprise

C'était bien ce que je craignais: la reprise au travail a été dure.
Non que les gens n'aient pas été gentils, au contraire. Mais tout le monde te demande comment tu vas, c'est normal. Et alors ça fait mal. De plus, comme je le craignais aussi, mon esprit, non occupé, s'est mis à gamberger.
Bref, j'ai passé une bonne partie de ma journée à pleurer.

Pleurer en travaillant, ta la la la la la la laaaa, sur l'air de "chanter en travaillant" dans Blanche Neige!

Tiens ...

... 20six est encore en rade. Je viens d'essayer de faire un tour sur mes blogs préférés et je tombe sur la page de connexion.

Eh, les copines, qu'attendez vous pour aller sur une VRAIE plate forme de blogs? Il n'en manque pas de plus performantes que 20six. C'est bien simple, je citerais ... heu ... toutes les autres en fait!

Histoires de garçons et de filles

Ma fille est en plein dedans actuellement.

"Il m'a dit ci"
"Elle lui a dit ça"
"Il a fait ci"
"Elle aurait pas dû faire ça"
"Il est amoureux d'elle"
"Une-telle aime celui là"
'Un-tel s'en fout"
"Celui-ci et celle-là sont ensembles"
"Ils ont cassés"

Ces relations sont d'un compliquées! J'ai un peu de mal à suivre, surtout que je connais mal la plupart des partenaires de ces histoires. Mais j'aime bien, c'est de leur âge. Un âge où les relations entre garçons et filles se mettent en place et où c'est le plus important de ce qui se passe dans leur vie.

C'est raffraichissant.

En fait je le vis pour la première fois, par procuration, car au même âge, je n'ai pas vécu la même chose. J'étais dans une école exclusivement féminine (la mixité n'existait pas encore), avec deux soeurs. Donc pas de copains des frères.
De plus, notre famille était très fermée sur elle même, nous avions peu de relation avec les voisins, ni avec des amis.

Je n'ai connu la mixité qu'après 18 ans, en entrant aux Beaux-Arts. Et l'âge des "histoires de garçons et de filles" était passé. Du moins elle avait pris une autre forme. Et j'avais conservé le côté "refermé". Je n'ai jamais pu m'intégrer à un groupe.

Pour changer ...

... un peu de mon ressassement morbide, j'ai pris un questionnaire chez sel (qui elle même l'a pris ailleurs).

Mon juron préferé:

Putain! Pas très original, mais c'est celui qui me vient le plus facilement.

Mes chasussures favorites:

Style "derby" hyper confortables et très fatiguées, mais je n'arrive pas à leur trouver de remplaçantes aussi confortables. Comme j'ai mal aux pieds (j'en ai déjà parlé plusieurs fois ici), je les mets le plus souvent possible.

L'odeur qui m'émeut le plus:

Celle de mon homme, bien sûr. Il en reste un peu sur certains de ses vêtements (un gilet en velour par exemple) et je sens que je vais avoir du mal à les laver.

Ce que je fais quand je ne fais rien:

Je pleure. C'est pour ça que j'essaye de toujours faire quelque chose en ce moment.

Ce que je voudrais dire à mon père:

Que je regrette de ne pas lui avoir assez dit que je l'aimais.

Dans mon ipod, j'écoute en boucle:

Pas d'ipod, mais un lecteur mp3. Ca dépend des périodes. A un moment ça a été Brel. Maintenant c'est plus varié.

La dernière fois où j'ai pleuré:

Ben, là, ça ne date pas de longtemps. Ca m'arrive plusieurs fois par jour, chaque fois que je pense à lui. Tiens, en ce moment même ...

Ma recette de grand-mère:

Heu ... aucune. Ah, si, l'ouillade, un soupe aux herbes sauvages absolument divine, mais il faut des herbes de la montagne pour la faire et du lard "rance". Donc des ingrédients assez difficiles à trouver.

Je me regarde dans la glace et je me dis:

Que j'ai 30 kilos à perdre.

Je pourrais y passer des heures:

A lire. Et j'y passe pas mal de temps chaque jour.

Mon luxe dans la vie:

Pouvoir vivre sans travailler pour avoir le temps de faire tout ce dont j'ai envie.

La dernière fois où j'ai trop bu:

Si on parle d'alcool, ça date pas d'hier, ni même d'avant hier. Ca doit faire plus de 20 ans. Je crois me souvenir que c'était un soir de Saint Jean.

Mon hôtel mythique:

Mes mythes à moi ce ne sont pas les hôtels. Je préfèrerais passer une nuit au Louvre. Toutes ces oeuvres d'art pour moi toute seule pour toute une nuit!!!

Au petit déj, je ne pourrais me passer:

D'Internet. Je prends le petit dèj en surfant. Ca me permet de bien commencer la journée.

Ce que je n'ai pas encore osé faire:

Je ne sais pas. Je n'ai pas le souvenir d'envie non réalisées. Ah, si, actuellement ce serait d'aller trouver le médecin qui a "soigné" mon mari et de lui dire ce que je pense de lui.

Je ne suis pas superstitieuse, mais:

Je n'aime pas parler de la mort de gens que j'aime (ceux qui sont encore vivants, je veux dire).

A mon diner idéal, je réunirais:

Quelques personnes que je côtoie sur Internet et que j'aimerai bien rencontrer. Et des gens connus que j'aimerai recontrer aussi (Tom Novembre par exemple).

Mon couple mythique:

?? Sais pas. Philémon et Baucis peut-être. Ceux qui s'aiment jusqu'à la vieillesse et peuvent vieillir ensembles.

Mon coupe faim:

Rien hélas, rien ne me coupe l'appêtit. Il fut un temps c'était d'être amoureuse, mais il est probable que ça ne m'arrivera plus.

Mon voeu le plus cher:

Vous savez bien ce qu'il pourrait être, mais il est irréalisable.

Arrêtez d'être mort

Je me rappelle à l'époque de la mort de ma grand-mère la réflexion que nous nous étions fait avec ma soeur. "Le problème avec la mort, c'est le côté définitif". Quand on est mort, c'est pour toujours.
Comme à l'époque, j'ai envie de dire:

"Allez, ça suffit, maintenant, reviens!"

Je comprends ...

... les personnes qui font appel à l'occultisme pour retrouver un contact avec leur "cher disparu". Le manque est si intense qu'on peut être amené à faire toutes sortes de folies pour le combler.

Dessiner

15 ans que je n'avais plus fait de "modèle vivant". On peut appeler aussi ça du "nu", vu que les modèles en question sont rarement habillés.

Dur, dur, au début, j'ai patouillé un max. Puis c'est revenu. Je vous livre le plus abouti. La pose la plus longue aussi.


J'ai un peu de mal à ne pas culpabiliser de me "donner du bon temps", de revenir au dessin, alors que j'avais mis ça de côté si longtemps, tout le temps que nous sommes restés ensembles. Comme si je n'attendais que sa mort pour revivre.
Ce n'est pas ça bien sûr. Mais les dernières années avec lui, au moment où ma fille me demandait moins d'attention, ont été si chargées que je ne pouvais pas me remettre vraiment à dessiner. Maintenant, j'ai, hélas, bien plus de temps libre, alors je reviens au dessin.

Le côté bleuté vient de la photo, la feuille est bien blanche. J'ai un peu corrigé, mais je n'ai pas voulu plus pour ne pas dénaturer le dessin. Cliquez sur l'image pour la voir en plus grand.